La pianiste Célimène Daudet, issue de deux cultures, française et haïtienne, est une soliste dont le jeu et l’engagement artistique troublent et enchantent.
« Vers la flamme » mêle des œuvres de ses deux derniers albums, « Messe Noire » qui met en miroir les pièces tardives de Liszt et de Scriabine et « Haïti mon amour » qui fait redécouvrir des splendides compositeurs haïtiens (Lamothe, Elie et Saintonge). Mélange de glamour et de profondeur, sa musicalité s’incarne à merveille dans ce passage d’une rive à l’autre.
Elle a récemment fait ses débuts au Carnegie Hall de New York, au Konzerthaus de Vienne, à la Philharmonie de Paris. Ses enregistrements, de Bach à Messiaen ont été longuement mûris et unanimement salués par la critique. Son répertoire comprend également la création de plusieurs œuvres qui lui sont dédiées et elle a collaboré plusieurs années avec le chorégraphe Yoann Bourgeois auprès de qui elle a interprété l’Art de la Fugue de Bach plus de cent fois sur scène.
De l’ivoire sous les doigts de Célimène Daudet ? Non, du marbre, pour certaines touches, de la poudre de mica ou de quartz pour d’autres. En somme, un clavier de pierres précieuses, une ouverture sur le rêve que Célimène Daudet parvient à restituer avec une double qualité d’énergie et d’abandon.
Pierre Gervasoni, Le Monde