« Papa, tu sais les points communs entre la guerre d’Algérie et l’alcool ?
J’en ai trouvé trois : le silence, le tabou, et la honte. »
Lorsqu’elle était enfant, celle qui prononce ces mots voyait son père comme un héros. Et puis, la fille a grandi, le héros a vieilli, basculant peu à peu dans les sillons tortueux de la vie. Jusqu’au jour où la jeune femme a décidé de ne plus voir son père.
Dans ce seule-en-scène à vif, Yasmine Yahiatène part sur les traces d’Ahmed, son père, sonde les failles de cette relation douloureuse et interrompue, pour retrouver son chemin parmi les fragments d’héritage qui lui semblent si lointains. Entre ces deux rives, l’alcool, comme un mauvais remède face à ce passé décomposé.
Saisissant à bras-le-corps la succession de blessures transmises de génération en génération, elle utilise la puissance des mots, des images et de la fiction pour reconstruire sa propre histoire, et défricher de nouveaux sentiers de résilience intime et collective.