C’est ça, le cours des choses nous le dira…
Un homme jongle avec des assiettes, à l’aveugle, la tête sous un seau. Une représentation imprévisible, absurde. En 1987, Peter Fischli et David Weiss réalisent un film expérimental. Dans un simple entrepôt rempli d’objets banals, un événement insignifiant déclenche une série d’autres événements. Pendant trente minutes, ce hangar inoffensif sera le théâtre d’une cascade d’aventures étranges. Explosions, effondrements, débuts de feu … Le titre de ce film est « Der Lauf der Dinge », Le cours des choses. Empreint d’ambiance sombre et intimiste, née d’une association entre David Lynch et Intervilles, Der Lauf est une transposition circacienne et bizarre de ce film, basé sur des numéros de jonglerie loufoques. Le public est invité à participer à une série d’expériences existentielles en forme de jeux jonglés : une scène de ménage intérieure, une escalade de fragilité, une lapidation joyeuse ou un combat d’échec avec soi-même. Rien ne pourra empêcher le cours des choses, à part vous peut-être ? Dans une scénographie industrielle, mécanique, ostentatoire, ce spectacle interactif et jubilatoire tente d’empêcher l’irréparable. Le fin mot de l’histoire, comme dans la vie, « advienne que pourra ».