Laetitia Casta, incandescente, incarne avec justesse l’extraordinaire pianiste roumaine Clara Haskil
Clara Haskil fut une pianiste exceptionnelle, dont le destin fut un chemin de ténacité, de souffrance et de gloire. Petite fille roumaine surdouée, elle sait à 3 ans reproduire au piano une mélodie de Schumann. Soixante ans plus tard, après avoir fait face à des épreuves de la vie qui ne l’ont pas épargnée, la voilà reconnue à sa juste valeur, enfin. Elle centuple les concerts, voyage partout dans le monde, sans pourtant avoir changé, comme si son enfance ne l’avait jamais quittée, luttant toujours contre les mêmes démons, la même difficulté pour une femme de se faire une place dans le monde musical. Laetitia Casta incarne la pianiste, tandis qu’Isil Bengi donne vie au piano. Ce duo rend justice aux deux faces de cette même personne, dont le jeu était pur et fulgurant. L’écriture de Serge Kribus et la mise en scène de Safy Nebbou s’emparent subtilement de l’histoire de cette femme d’une maturité exceptionnelle, pour dévoiler un spectacle sobre, grandiose et d’une intense sensibilité. Le destin contrarié et victorieux d’une femme pianiste, talentueuse et déterminée. « Prélude », le récit du début de sa vie, et « Fugue », lorsque celle-ci s’arrête brutalement.